Fiche technique
Casting : Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie, Matthew McConaughey, Kyle Chandler, Rob Reiner, Jon Bernthal, Jon Favreau, Jean Dujardin...
Scénaristes : Terence Winter, Jordan Belfort (livre).
Année : 2014
Durée : 2h59
Bande-annonce : [vostfr]
★★★★☆
Synopsis
Critique
Oublions toute sa filmographie (temporairement bien sûr), car avec ce long-métrage, Scorcese vire tout sur son passage. 3 heures de folie, d'excès, d'humour, et d'un spectacle visuel ahurrissant. On n'accrocherait certainement pas autant si tout cela n'était que du cinéma, mais voilà, tout s'est déroulé (à un arrangement cinématographique ou deux près, sûrement). Et c'est là où le Loup de Wall Street fascine. On ne veut pas y croire, et pourtant le résultat est là, sous nos yeux. Mené d'une main de maître par Terence Winter, le scénario est réglé à la seconde près, et se permet de construire une histoire pas 100% chronologique, un choix très judicieux qui captive encore plus, et qui peut parfois provoquer des fous rires (se référer à la scène du retour en voiture, qui est tout simplement inoubliable). Les fous rires, d'ailleurs, sont très récurrents dans le film. L'humour est effectivement très présent (d'où le nom de comédie), mais jamais lourd ou revu. A travers des situations hallucinantes (et hallucinées), des conversations très sérieuses mais au ton ironique ou sarcastique, tout est bon pour déclencher le rire.
La mise en scène est elle aussi très soignée. On rentre progressivement mais sans difficultés dans un univers complètement halluciné, en même tant que Belfort qui découvre le train de vie dans ce business, la montée en puissance, la descente aux enfers, le pouvoir, les excès... Et quand on pense qu'on est arrivé au summum, il y a toujours quelque chose en plus. Repoussant sans cesse les limites, Belfort ne se prive de rien... Et Scorcese ne se prive pas de le montrer ! Il privilégie tout d'abord les gros plans, avant de dévoiler le contexte, le décor, qui nous met dans une situation inattendue, et bien souvent délirante. Mais ces scènes d'euphorie et d'excès en tous genres ne deviennent-elles pas lassantes ? Même pas. C'est là que l'on reconnaît le talent de Scorcese, qui a su retranscrire à l'écran une réalité grandilotesque et hystérique sans tomber dans l'overdose. Scènes de sexe, de drogues, et autres excès, rien n'est épargné, et pourtant le film reste toujours aussi accrocheur. Et pour parfaire son film, quoi de tel que quelques effets qui font la beauté du cinéma ? Arrêts sur image, voix-off, le personnage s'adressant à la caméra, des travellings, autant de choses pour accrocher encore plus et faire vivre le film.
Faire vivre le film, c'est quelque chose que l'on doit également beaucoup aux acteurs. Comment parler du casting sans mentionner DiCaprio, au meilleur de sa forme (et de son hystérie) ? Enchaînant les crises sous emprise de drogue, les plans culs, les hallucinations, les arnaques et compagnie, il est incontestablement le centre d'intérêt du film, l'une des principales sources d'énergie qui ne nous épuise jamais. A ses côtés, Jonah Hill, qui n'a pas à rougir de sa prestation. Il cumule les scènes du genre avec son partenaire, et démontre lui aussi un talent incontestable, qui lui a valu une nomination bien méritée pour le Meilleur Second Rôle Masculin aux Oscars. Les seconds rôles ne sont pas en reste : on retrouve ainsi Margot Robbie, Matthew McConaughey, Kyle Chandler ou encore Jean Dujardin (dont les scènes, très frenchy, sont elles aussi mémorables), tous investis à 300% dans leur rôle.
La bande-son apporte la touche finale au film, avec des morceaux en totale adéquation avec le ton du film. Le Loup de Wall Street comporte-t-il des points négatifs ? Oui. Du moins un. Il s'agit de la fin. Les 5 dernières secondes. Encore totalement sous l'emprise de la folie du film, on imagine une fin explosive, à son image, pour finalement, être complètement décontenancer. La fin, déjà ? Comment ça, maintenant ? Ah. De là à dire qu'il s'agit d'un défaut, c'est à voir, mais d'un point de vue totalement subjectif, il s'agit d'une petite déception.
Malgré tout, ce Scorcese place la barre haut, très haut et, à 71 ans, le réalisateur nous prouve qu'il s'agit tout simplement d'un des meilleurs cinéastes du 7e art. On n'en doutait pas, mais le film le confirme !